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Processionnaire du pin. La chenille progresse vers le Nord

Principal défoliateur des pins, la processionnaire engendre une perte de croissance limitée. Son caractère urticant la rend toutefois problématique d'un point de vue sanitaire.PHOTO D.D. CADAHIA, SUBDIRECCION GÉNÉRALE DE SANIDAD VÉGÉTAL, BGWOOD.ORG.

L'expansion de la chenille urticante se poursuit. L'évolution des populations dépend des conditions climatiques, de la répartition des pins dans le paysage et du transport de plants.

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Le département santé des forêts (DSF) a publié en juillet un premier bilan national de la surveillance de la chenille processionnaire du pin Thaumetopoea pityocampa pour le cycle 2017-2018, ainsi qu'un point sur le front d'expansion de l'insecte.

Trois faits ressortent cette année :

« - la chute des populations et des dégâts dans le quart sud-est (zone méditerranéenne, Alpes et Préalpes du Sud) après deux années de forts dégâts,

- l'augmentation sensible des populations et des dégâts dans le massif landais, et, dans une moindre mesure, dans le Grand Ouest et le Centre,

- le maintien ou l'augmentation des populations à un niveau épidémique et d'une importance rarement observée dans le sud du Massif central - Les Causses, la vallée du Tarn et le Lévezou - et aussi dans l'Aude. »

Le bilan constate la colonisation d'essences non habituelles : le genévrier commun, le mélèze d'Europe, l'épicéa commun et l'épicéa de Serbie, en phase d'épidémie de l'insecte (Aveyron, Lozère, Hautes-Alpes, Aube). Par ailleurs, des processions précoces dues à un climat favorable depuis l'été et à la surpopulation de chenilles ont été observées dès la fin septembre 2017 dans le sud du Massif central.

Un front de progression vers le Nord

Les foyers de la région parisienne sont englobés dans le front de progression. Les foyers isolés identifiés au-delà de ce front se maintiennent et s'étendent. Ils sont vraisemblablement apparus suite à la plantation de pins en pot dont le substrat contenait des chrysalides ou à la présence de pontes sur les aiguilles des pins installés. Le foyer de Rhuis (60), réputé éradiqué après la destruction des nids en 2014, est réapparu en 2017, « sans doute à cause du phénomène de diapause des chrysalides dans le sol qui permet à l'insecte de décaler l'émergence des papillons ». Les autres foyers (Chamouille (02), Obernai (67), Vez (60)) se maintiennent.

« L'aire de répartition de la processionnaire du pin continue à s'étendre vers le nord et en altitude dans les massifs montagneux », conclut le DSF. Le réchauffement climatique, les capacités de vol du papillon, l'introduction de plants contaminés et la répartition des arbres hôtes favorisent sa vitesse de colonisation. Le paysage joue un rôle majeur dans la vitesse de propagation, notamment en Champagne, Beauce et sur le littoral de la Manche, les papillons repérant plus facilement les pins isolés hors forêt. Ainsi, un paysage de grande culture avec des pins isolés à vocation ornementale dans les villages favorise la dispersion de la processionnaire.

Valérie Vidril

http://agriculture.gouv.fr/premier-bilan-processionnaire-du-pin-2017-2018http://agriculture.gouv.fr/le-front-dexpansion-de-la-chenille-processionnaire-du-pin-progressetoujours

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